Aujourd’hui je vais rire ? Tant mieux, j’adore ça ! Je me suis bien amusée hier soir dans cette conversation sur les addictions à tout ce qui est bon, mais pas excellent pour la santé si on en abuse : chocolat, caféine, alcool, hommes. Que c’est bon de rire entre femmes ! À refaire au plus vite.
Il a démarré cette journée idéale avec une heure de footing, sous le rose printanier des arbres de Judée et des cerisiers. Il est passé au marché : quel plaisir de ne pas être dans l’urgence, d’écouter avec le sourire le bagout du vendeur de primeurs. Il a cuisiné, il a dégusté son repas. Plus tard il a eu une conversation intéressante sur la peur de l’agression, une peur sans fondement réel. Il parle d’autres peurs irrationnelles ; il décide de maîtriser sa phobie des serpents en s’exposant à leur image, d’abord de loin puis en se rapprochant, afin d’apprivoiser progressivement sa terreur. Le soir, il s’arrête au bord de la route pour aider des jeunes en difficulté avec leur voiture. Ils sont touchants dans leur fraîcheur et leur reconnaissance. Il repart heureux et fier, gonflé à bloc par la joie de l’entraide.
Allez, encore un effort ! Trois...deux...un… c’est fini ! Dures dures, les cinq minutes de gainage. Surtout après avoir couru quarante minutes le matin. Sans avoir mangé. Mais dans deux mois ce sera l’été : elle doit absolument retrouver son gabarit d’avant l’hiver. Chose amusante, elle a remarqué que son propre tour de taille lui servait d’étalon pour les autres femmes : celles qu’elle voyait rondes un an plus tôt, lorsqu’elle-même était plus fine de gabarit, lui semblent à présent avoir minci. Pourtant il n’y a qu’elle qui a changé. Notre regard sur le monde est encore plus subjectif que nous ne l’imaginons.
Nous serions ravis de vous voir voter pour nous. Si, si, ne nous en privez pas. Vous verrez, ça va vous plaire. Croyez-nous : avec nous, les choses vont enfin changer. Venez nous rencontrer. Nous ne sommes pas comme ceux d’avant. Vous allez comprendre. Nous, nous savons ce qu’il faut faire pour que les choses aillent mieux. Oui tout à fait, dans tous les domaines. Vous allez voir. Alors, vous votez ?
Aujourd’hui j’ai écrit : « image ». Mercredi, mon amie m’a dit : « peins un tableau ! » Le texte sur lequel je travaille est plein d’« yeux » et de « regards ». « Lumière » est un mot que j’utilise souvent. Qu’est-ce que cela dit de moi? Peut-être qu’à parler moins, on regarde plus.
J’aimerais te porter, mon amour. Je rêve d’écrire un livre magique et libérateur, pour les autres et pour nous. Libérée de la peur de manquer, je pourrais t’offrir ce cadeau à toi aussi. Tu pourrais arrêter de travailler autant, arrêter de travailler tout court pour simplement avoir du temps à toi, du temps « pour ne rien faire ». Nous vivrions sur notre île de paix. Parfois nous partirions pour de longs voyages, et notre île partout nous accompagnerait. Univers, entends ma prière.
Il lui ouvre sa porte. Elle porte du rouge. Il la porte dans son cœur. Elle apporte la joie. Il supporte la fatigue. Elle remporte leur pari. Elle l’emporte très haut. Il les téléporte dans l’autre espace. Ils flottent.
Il appose sa signature sur le chèque. Une fois de plus il paie. Il a parfois le sentiment de traverser la vie en payant. Un restaurant ici, un plein d’essence là, les factures bien sûr, les cadeaux, le train, le métro, le pain. Chaque fois qu’il paie ou presque, il a ce sentiment de perte. Sauf quand il achète un objet ou une place de concert pour une personne qu’il aime. Ou quand il a le sentiment de faire une bonne affaire. Il n’est pas radin, pourtant. Ni même très économe. Il sent que cet attachement à l’argent n’embellit pas sa vie. Il en a honte mais n’a pas trouvé le moyen de s’en débarrasser. « Moyen » : c’est peut-être le mot qu’il cherchait ? S’il pouvait se rappeler chaque jour que l’argent n’est qu’un moyen ? Et avoir suffisamment foi en l’univers pour croire que le jour où il en aura besoin, l’argent coulera vers lui.
Qu’y a-t-il de pur dans le mensonge ? N’est-il pas, par définition, entaché de fausseté ? Mais considérons un instant que tout est juste. Que le mensonge fait partie du tout qui constitue l’humain. De la même façon que l’humain, avec ses tares, fait partie du Tout infini et parfait.
Le monde est peu de chose quand il se recroqueville sous cette tempête qui souffle dehors. Le monde est petit face à cette abbaye de pierres et de lumière construite il y a tant de siècles. Le monde est infime à l’échelle de ces hommes et de ces femmes de foi qui, par leur pur don, dépassent tout ce qui est.
